Le Nikon Z6 III, annoncé en juin 2024, est un appareil photo équipé d'un capteur plein format partiellement empilé de 24,5 millions de pixels et d'un viseur électronique. Il peut enregistrer des vidéos en 6K à 60 images par seconde en RAW et prendre des photos en rafale jusqu'à 120 images par seconde. Il est doté d'une stabilisation sur 5 axes, de deux emplacements pour cartes mémoire et de divers accessoires, y compris une poignée d'alimentation qui peut légèrement prolonger son autonomie.
Nikon Z6 III
Nikon Z6 III
Appareil photo
26,79 Mpx
273
Full Frame
Hybride
Minimum : 100 – Maximum : 64000
Minimum : 50 – Maximum : 204800
Minimum : 1/8000 – Maximum : 30
Minimum : 1/16000 – Maximum : 30
120 FPS
120 FPS
Oled
5760000 pts
6K @ 60p
Mécanique
240p, 120p, 100p, 60p, 50p, 30p, 25p, 24p
4:2:2
12 bits
Batterie
360 prises de vue
120 min
Oui
Connectivité
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
USB Type-C
Non
Poids et dimensions
670 g
74 mm
101,5 mm
138,5 mm
Stockage
2
CFexpress Type B, Carte mémoire SD, UHS-II
Écran
Oui
180 degrés
2100000 pts
Oui
Divers
25/06/2024
Hybride
Le Nikon Z6 III fraîchement annoncé est arrivé au labo des Numériques. Il faudra patienter un peu pour un test complet, mais nous avons déjà mis à l'épreuve le nouveau capteur 24x36 de 24,4 Mpx avec notre célèbre mire de test.
Ce capteur a une importance particulière puisque Nikon le présente comme le premier capteur "partiellement multicouche". Un petit point technique s'impose ici. La terminologie de Nikon, toujours un peu déroutante, correspond en réalité à ce que l'on appelle un capteur empilé (stacked sensor) dans le jargon.
Industrialiser par Sony, d'abord pour les petits capteurs des smartphones, l'empilement de plusieurs couches d'électronique permet de déplacer les circuits, notamment les convertisseurs analogiques-numériques (A/D converters), sous le sous-pixel coloré plutôt qu'à côté.
Cela présente plusieurs avantages. Le premier est de réduire la pollution électromagnétique autour de la photodiode en éloignant la circuiterie sur une autre couche. Ensuite, cela libère de l'espace pour la circuiterie : avec un design classique, la surface est très limitée. En ayant une couche dédiée pour les composants (convertisseurs et mémoire), le concepteur du capteur peut bénéficier d'une puissance de traitement accrue et d'un surplus de mémoire de stockage d'information, tout en augmentant les fréquences de lecture.
Cette conception de capteur est plus coûteuse car elle nécessite souvent de concevoir l'électronique sur une autre galette de silicium (wafer) et de la coller avec une grande précision derrière la partie photosensible. Pour limiter cette augmentation de coût, Nikon a placé le supplément de composants non pas sous les pixels, mais à côté de la partie photosensible, sur le devant du capteur, en dehors du cercle d'image.
D'une part, la quantité de circuits à ajouter est moindre qu'avec un capteur vraiment empilé. D'autre part, le positionnement demande moins de précision — dans le cas d'un capteur empilé, chaque pixel est connecté à un convertisseur dédié. Si les performances en rafales seront évaluées sur le terrain, la question était de savoir si cette conception avait un effet sur la montée en hautes sensibilités.
Nous avons comparé la montée en ISO du Nikon Z6 III avec deux concurrents directs : le Sony Alpha A7 IV et le Canon EOS R6 Mark II. Le premier est équipé d’un capteur de 30 Mpx et l’autre de 24 Mpx. Leur positionnement dans la gamme et leur prix de lancement sont similaires.
Ce que l’on remarque immédiatement, c’est l’intensité du lissage à partir de 1600 ISO. Alors que les détails sont parfaitement conservés jusqu’à 800 ISO, la qualité d’image se dégrade sur le Nikon Z6 III à partir de ce seuil. Une perte de précision est également présente avec le Canon EOS R6 Mark II, mais de manière moins marquée. Quant au Sony A7 IV, il parvient à repousser ce palier à 3200 ISO, avec moins de perte de précision et une définition supérieure.
À mesure que la sensibilité augmente, la qualité du Nikon se dégrade progressivement, tout comme celle du Sony. L’exception notable est Canon qui, bien que globalement moins précis à des valeurs ISO plus basses, offre la dégradation la plus régulière jusqu’à 51 200 ISO. Au-delà, les images deviennent comme des aquarelles pixelisées pour tous les appareils testés.
Même si ce n’est qu’un premier aperçu, on peut suspecter que la très grande vitesse de lecture du capteur du Nikon Z6 III a un impact sur la qualité d’image. Avec une rafale en RAW pouvant atteindre 20 i/s et des rafales JPEG de 30 à 120 i/s, le Z6 III cible les photographes de sport et d’action. Cependant, comme observé avec les capteurs ultra-rapides, notamment celui à obturateur global du Sony A9 III, une très grande vitesse de lecture nécessite une électronique (convertisseurs A/D, etc.) gourmande en énergie et générant plus d’interférences, donc plus de bruit numérique, que les capteurs moins rapides. Le double circuit ISO de Nikon permet de limiter les dégâts et offre une bonne qualité d’image jusqu’à 6400 ISO.
Il est important de noter qu’il s’agit ici d’une évaluation de la qualité de la compression JPEG par défaut. Il faudra également évaluer les fichiers RAW lorsque les logiciels de traitement les prendront en charge, pour déterminer les valeurs limites acceptables en matière de qualité d’image, sachant que les algorithmes modernes de réduction du bruit font aujourd’hui un travail remarquable.
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