Xiaomi Mi Scooter 3

Design : comme un air de déjà vu

Après quelques tentatives, Xiaomi semble appliquer à ses trottinettes électriques la même stratégie qu'avec ses smartphones : décliner à l'infini ses modèles au risque de semer la confusion dans l'esprit des consommateurs. Ainsi, il n'est guère surprenant de constater que la Xiaomi Mi Electric Scooter 3 ressemble presque trait pour trait à la Mi Scooter 1S. On pourrait dire que l'on ne change pas une équipe qui gagne, mais quelques petites améliorations n'auraient pas été de refus.

À première vue, presque rien ne distingue la Xiaomi Mi Scooter 3 de ses prédécesseurs, si ce n'est la couleur des câbles. Autrefois rouges, ils sont désormais bleus pour signaler qu'il s'agit d'un nouveau modèle. À part cela, elle reprend tous les codes des trottinettes électriques Xiaomi, jusqu'à sa certification IP54 garantissant une résistance aux éclaboussures pour vos déplacements sous la pluie.

Toujours aussi légère

Un autre détail à ne pas négliger est le système de pliage de la potence. Auparavant un simple levier, il est désormais équipé d'une nouvelle sécurité nécessitant l'actionnement d'une gâchette pour être activé dans les deux sens. Cela offre une sécurité supplémentaire pour éviter que la trottinette ne se replie involontairement en cours de route, mais rend également le pliage un peu plus complexe, d'autant que cette gâchette est un peu robuste et demande un certain effort pour déclencher le mouvement de la potence.

C'est donc à la fois un avantage et un inconvénient. Le mécanisme de verrouillage reste tout aussi simple et efficace : un crochet sur le garde-boue s'enclenche dans un maillon au niveau du guidon, permettant de plier la trottinette et de la soulever d'un seul geste.

Comparée à la Mi 1S, la Mi Scooter 3 prend un peu de poids. Elle passe ainsi de 12,5 à 13,2 kg. Cependant, elle reste facilement transportable et cela ne m'a pas posé de problème pour monter les quatre étages d'escaliers, d'autant que ses dimensions sont plutôt compactes, ce qui la rend assez facile à glisser dans le coffre d'une voiture ou dans un petit coin d'appartement. On aurait aimé que les poignées puissent se replier sur elles-mêmes, mais cela ne semble toujours pas être à l'ordre du jour chez Xiaomi.

En extérieur, cependant, il est préférable de la garder à portée de vue, car le seul endroit où l'on peut attacher un antivol est la roue arrière. Ce n'est pas la solution la plus sécurisée.

Un deck réduit, un guidon bien positionné

En ce qui concerne le plateau - ou deck -, rien de nouveau non plus. Il mesure toujours 14,5 cm de large pour 56,5 cm de long, dont 46 cm réellement utilisables. C'est la conséquence d'une trottinette compacte : pour vous installer confortablement, il faudra positionner vos pieds à l'équerre ou placer l'un d'eux sur le garde-boue, celui-ci étant fixe et ne servant donc pas de frein mécanique.

Quant au guidon, il est positionné à 110 cm du sol et à 95 cm du deck, rendant la Mi Scooter 3 accessible à tous. Avec ma taille de 1,75 mètre, je l'ai trouvé correctement placé, bien qu'un peu bas après avoir essayé la Himo L2. Un système de réglage de la hauteur serait un avantage. Cependant, j'ai vite repris l'habitude et cela ne m'a pas dérangé.

Les poignées sont les mêmes, avec le même revêtement en caoutchouc texturé. Idéal pour éviter les glissades, même avec les mains mouillées, et globalement assez confortable, même si l'on n'a pas forcément envie de les tenir pendant des heures.

Une fois le guidon en main, on retrouve le frein à disque arrière sur la poignée gauche, ainsi que la sonnette et l'accélérateur sur la poignée droite. Une disposition très classique, avec une course parfaitement dosée sur l'accélérateur pour éviter les positions inconfortables sur les longues distances. Cependant, la sonnette est un peu éloignée et il faut bien tendre le pouce pour l'atteindre.

Un écran inchangé

En ce qui concerne les commandes, rien ne change. La potence est reliée au guidon par un écran et un seul bouton polyvalent. Un appui court allume le phare - très lumineux et bien orienté pour éclairer la route et repérer les éventuels obstacles -, un appui long éteint l'appareil et un double tap permet de passer d'un mode de conduite à l'autre, même en cours de route.

L'écran affiche quant à lui le strict minimum : la vitesse en temps réel, l'état de la batterie indiqué par une jauge à 5 segments et le mode de conduite (piéton, D ou S). Des voyants lumineux indiquent également si la trottinette est verrouillée, en cours d'appairage Bluetooth ou si elle rencontre un problème technique. Espérons que vous ne verrez pas trop souvent ce dernier symbole.

Nous aurions apprécié une petite horloge et un indicateur de batterie ou de kilomètres parcourus plus précis, mais ce sont là des critiques que nous formulons à chaque test de trottinettes.

Une conduite bien nerveuse

Si la Mi Scooter 3 recycle le design de la 1S, elle reprend surtout le moteur de la Pro 2. On passe ainsi de 250 à 300 W de puissance nominale (et de 500 à 600 W de puissance maximale). Sur la vitesse maximale, vous ne verrez pas la différence, la législation marocaine obligeant un bridage moteur à 25 km/h, mais sur les accélérations et dans les côtes, ce gain de puissance est notable.

Selon Xiaomi, cela permet à la Mi Scooter 3 de gravir des côtes à 16 %. On ne va pas se mentir, sur des routes aussi pentues, n’espérez pas maintenir les 25 km/h, mais il faut avouer que c’est assez impressionnant de tenir les 10 km/h sur une partie escarpée de la rue Ménilmontant (14 %). Pour ce qui est des autres côtes, la Mi Scooter 3 frémit à peine et on se maintient aisément au-dessus des 23 km/h.

Le plus agréable reste les accélérations de cette Mi Scooter 3. Sans être brutales, elles permettent de rapidement atteindre la vitesse maximale autorisée, ce qui est particulièrement efficace pour se sortir d’un carrefour embouteillé, pour prendre de l’avance au passage d’un feu au vert ou encore pour doubler plusieurs cyclistes d’un coup. J’ai pu ainsi dépasser cinq biclous d’une traite lors de l’un de mes trajets en quelques mètres seulement avant de me rabattre.

Stable, mais toujours pas d’amortisseurs

Légère et de taille moyenne, la Mi Scooter 3 offre une excellente maniabilité et une bonne stabilité générale de conduite. On peut facilement se faufiler entre les voitures au feu rouge ou slalomer en roulant au pas et même lâcher une main tout en maintenant la trottinette sur son cap sans le moindre effort. Pratique si vous devez vous gratter le nez ou pointer du doigt la direction dans laquelle vous souhaitez tourner puisque Xiaomi ne propose pas de clignotants de série sur ses modèles.

Bien que très agréable à conduire, la Mi Scooter 3 souffre d’un problème déjà vu et revu sur les générations précédentes et bien d’autres trottinettes concurrentes : ses petites roues (à chambre à air) de 8,5 pouces ne suffisent pas à elles seules à absorber les chocs de la route. En l’absence d’amortisseurs, les voies pavées risquent de vous secouer fortement. On est loin du confort des trottinettes plus lourdes.

Freinage et tenue de route : c’est rassurant

En ce qui concerne la sécurité et la tenue de route, Xiaomi a bien travaillé sa copie depuis la toute première M365 de 2017. Le système de freinage se compose d’un frein régénératif réglable et d’un frein à disque arrière. Celui-ci offre à la fois un freinage progressif sur la course de la manette et une morsure ferme lorsque l’on appuie au maximum. C’est exactement le comportement que l’on attend d’un tel engin de déplacement personnel : qu’il ne nous catapulte pas par-dessus le guidon lors d’un arrêt normal, mais qu'il puisse réagir rapidement en cas d'urgence pour éviter un accident.

Il est également à noter que la tenue de route est bonne, et même lors de freinages d'urgence, la Mi Scooter 3 ne dérape pas exagérément sur route sèche. Cependant, sur route mouillée, il est toujours conseillé de réduire sa vitesse pour éviter les surprises.

Même batterie, autonomie en (quasi) hausse

En ce qui concerne la batterie, Xiaomi a conservé le même accumulateur NE1003-H que celui utilisé sur la Mi Scooter 1S, avec une capacité de 7650 mAh pour 275 Wh. Un peu plus lourd et plus puissant, il devrait logiquement offrir une autonomie moindre. Cependant, Xiaomi annonce toujours 30 km, comme l'année précédente. Il est important de rappeler que ce chiffre est largement influencé car il est obtenu dans des conditions spécifiques très difficiles à reproduire : avec une charge de 75 kg à 25 °C, sans vent, sur une route plate, et surtout à 15 km/h.

En pratique, si vous utilisez votre trottinette en mode sport, il sera donc très difficile d'atteindre les 30 km de portée sur une seule charge. Pourtant, la Xiaomi Mi Scooter 3 se révèle plus endurante que le modèle qu'elle remplace. Avec la 1S, j'avais relevé une moyenne de 20 km avant d'être à court de batterie. Ici, c'est entre 20 et 22 km pour le même trajet. Les 20 km ont été parcourus sur la charge où j'ai effectué mes tests en montée sur la rue de Ménilmontant.

Cependant, ne vous attendez pas à une augmentation significative. De plus, l'indicateur de batterie étant peu précis, il est conseillé de bien se souvenir des trajets parcourus et/ou de toujours avoir le chargeur avec vous.

En ce qui concerne la recharge, rien de nouveau. Il faut toujours compter environ 5h30 pour passer de 0 à 100 %. Le port de charge se trouve sur la partie inférieure du deck, protégé par un capuchon en caoutchouc pour éviter qu'il ne se mouille lorsque vous roulez dans les flaques.