Xiaomi a saisi l'opportunité du mois de septembre pour renouveler sa gamme de produits haut de gamme. Pour cette nouvelle série de smartphones Xiaomi, incluant les 11T et 11T Pro, l'accent a été mis sur des caractéristiques haut de gamme tout en maintenant un prix aussi abordable que possible : aux alentours de 5000 DH pour la version Pro.
Cet appareil se retrouve face à de redoutables concurrents tels que l'iPhone 12 mini (9890 DH), le Google Pixel 5 (6416 DH), le OnePlus 9 (7000 DH) et l'Asus Zenfone 8 (4450 DH). Aura-t-il les atouts nécessaires pour rivaliser et se positionner en tant que leader de sa catégorie ? Ce test est là pour répondre à cette question.
Design
Sur le plan du design, le Xiaomi 11T Pro ne révolutionne pas les normes et adopte une formule plutôt classique : écran plat, fines bordures uniformes, bords légèrement arrondis pour ne pas gêner la prise en main, perforation centrale pour la caméra avant et un module photo arrière rectangulaire. Du déjà-vu.
Ce module a tendance à rendre le téléphone un peu instable lorsqu'il est posé à plat. J'ai eu cette expérience en le configurant. La coque arrière est également sujette aux traces de doigts : vos empreintes sont rapidement visibles, et quelques accumulations de poussière peuvent aussi se glisser.
Bien que sa prise en main soit globalement bonne, il faut noter son gabarit assez imposant : 8,8 mm d'épaisseur et 204 grammes sur la balance. Le Xiaomi 11T Pro n'est certes pas le plus lourd, mais il n'est clairement pas non plus le plus léger. Cela se ressent lors de la manipulation, surtout pour ceux qui ont de petites mains.
La présence d'un capteur d'empreintes digitales sous le bouton d'alimentation peut également poser problème : dans cette gamme de prix, on s'attendrait plutôt à un système intégré directement sous l'écran, comme c'est le cas pour les OnePlus 9 et Asus Zenfone 8, et non sur le côté. Ce détail ergonomique est généralement associé à des appareils moins chers.
Le Xiaomi 11T Pro se rattrape avec son écran avant équipé de Gorilla Glass Victus, une protection dernier cri de Corning contre les rayures et les chutes. Le double haut-parleur laisse également présager une qualité sonore intéressante, que nous aborderons plus tard dans le test. Les finitions sont de belle qualité dans l'ensemble.
Le dos du téléphone rappelle l'esprit du Poco F3 : c'est comme un véritable miroir. Mine de rien, cela peut toujours être utile dans des situations inattendues.
La tranche inférieure accueille l'emplacement pour une double SIM, mais il n'y a pas de slot pour carte MicroSD afin d'étendre le stockage. Rien d'extraordinaire. Sur la tranche droite, l'accès aux boutons de volume n'est pas toujours facile pour les petits doigts. La prise jack est également absente.
Xiaomi nous a également informés qu'aucune certification IP n'était au rendez-vous, mais que le 11T Pro résiste aux éclaboussures.
Écran
L'écran du Xiaomi 11T Pro repose sur une base technique alléchante : la technologie OLED (offrant ainsi des contrastes infinis), le FHD+ (2400 x 1080), un ratio classique de 20:9 et une belle diagonale de 6,67 pouces. Cela entraîne une augmentation de sa taille globale, mais en retour, offre un confort de lecture et de visionnage appréciable.
Pour aller plus loin, nous avons utilisé notre sonde et le logiciel Calman Ultimate de Portrait Displays afin de prendre des mesures plus précises. Malheureusement, les espaces colorimétriques sRGB et DCI-P3, ainsi que le Delta E moyen mesurant la fidélité des couleurs, n'ont pas pu être calculés, pour des raisons mystérieuses.
Cependant, nous avons pu quantifier la température de l'écran : 7503 K en mode saturé, ce qui donne des tons légèrement bleutés. En mode normal, le score de 6483 K se rapproche de la moyenne idéale de 6500 K. Il s'agit donc d'un bon équilibre. Nous vous recommandons néanmoins d'utiliser le mode Intense, qui ajuste les couleurs en fonction du contenu affiché.
Le Xiaomi 11T Pro est également un excellent compagnon en termes de visibilité : sa luminosité maximale de 763 cd/m2 se situe légèrement au-dessus de la moyenne des écrans OLED. Même en plein soleil, vous n'aurez pas de problème particulier pour consulter un message ou regarder un itinéraire sur Google Maps.
Enfin, last but not least : le taux de rafraîchissement adaptatif de 120 Hz. Cette fréquence garantit une fluidité extrême lorsque vos sessions de navigation le nécessitent. L'aspect "adaptatif" revêt une grande importance : par exemple, si vous lisez un article sur Frandroid, le taux de rafraîchissement diminuera automatiquement car votre page reste plus ou moins statique.
Cela permet de mieux préserver votre autonomie. Xiaomi appelle cette technologie "AdaptiveSync", qui est en quelque sorte l'équivalent du ProMotion d'Apple. Ou plutôt l'inverse, car le taux de rafraîchissement adaptatif de 120 Hz est devenu courant sur les téléphones haut de gamme depuis un certain temps déjà.
Logiciel
MIUI (version 12.5) est une interface logicielle qui a été minutieusement explorée par Frandroid. Elle conserve ses atouts, mais également ses petits défauts : notamment l'antivirus automatique qui s'active après le téléchargement d'une application, toujours aussi agaçant. Heureusement, il est possible de le désactiver.
Certains sous-paramètres ont toujours des intitulés tronqués, ce qui peut compliquer leur compréhension pour les novices. L'organisation des paramètres pourrait sembler un peu désordonnée, bien que dans l'ensemble, le niveau de personnalisation soit appréciable pour adapter son interface à ses préférences.
La quantité de bloatwares - ces applications préinstallées - découvertes dès le premier démarrage reste irritante. Parmi celles-ci, on trouve Boutique Amazon, TikTok, WPS Office, Amazon Music, Agoda, Trip.com, eBay, AliExpress, Booking.com, Mi Community, Mi Video ou encore Opera. C'est bien trop pour un smartphone de cette gamme.
Tout comme sur le Xiaomi Mi 11, quelques anomalies concernant le thème sombre persistent au quotidien. Par exemple, sur Messenger, la barre de recherche et son fond restent blancs. Ce sont des petits détails, mais des détails qui comptent pour un smartphone de plus de 600 euros.
Le centre de Contrôles, inspiré de la marque à la pomme, reste tout aussi pratique et agréable à utiliser : faites glisser votre doigt du haut vers le bas depuis la droite de l'écran pour accéder à une mosaïque de grandes tuiles rectangulaires et rondes. En dessous, vous trouverez tous vos dispositifs domotiques, comme l'extinction d'une ampoule connectée en un clic.
Faites glisser votre doigt du haut vers le bas depuis la gauche de l'écran pour accéder à votre panneau de notifications. Les animations d'icônes d'applications, le mode sombre, l'enregistreur d'écran, l'assistant tactile ou encore le mode always-on sont toujours aussi appréciés, pour ne citer que quelques-unes des options disponibles.
Nous n'avons aucune critique à formuler concernant le capteur d'empreinte digitale, réactif et fluide. Autre bonne nouvelle : sa compatibilité avec le DRM Widevine de niveau L1 (le niveau de sécurité le plus élevé), qui permet d'accéder au contenu HD sur les plateformes SVOD comme Netflix ou Disney+.
En ce qui concerne les mises à jour de sécurité, la dernière en date remonte précisément au 1er août 2021. La marque chinoise s'engage à fournir trois mises à jour majeures d'Android et quatre ans de mises à jour de sécurité.
Audio
Xiaomi vise à vous offrir une expérience sonore de qualité. Pour cela, deux grilles de haut-parleurs ont été intégrées, une en bas et une en haut de l'appareil. Cette configuration permet d'obtenir un agréable son stéréo qui fait vraiment la différence lors du visionnage de vidéos sur YouTube ou de séries sur Netflix.
Ces haut-parleurs compatibles Dolby Atmos ont été développés en collaboration avec le spécialiste du son, Harman Kardon. Premièrement, la puissance sonore du système se remarque immédiatement lorsque le volume est au maximum. Si vous le souhaitez, le téléphone peut également servir d'enceinte d'appoint pour un petit groupe.
Deuxièmement, on remarque facilement le manque de basses, même si les médiums (notamment les voix) sont bien restitués. Dans l'ensemble, un son plus chaleureux aurait été apprécié. La qualité est correcte, mais ne se démarque pas vraiment. Cependant, pour la consommation de contenus, cela sera suffisant.
Appareil photo
Xiaomi a choisi d'équiper son 11T Pro d'un triple capteur photo à l'arrière. Voici un aperçu de leurs caractéristiques respectives :
- Capteur grand-angle de 108 mégapixels (f/1.75)
- Ultra grand-angle de 8 mégapixels (120°, f/2.2)
- Télémacro de 5 mégapixels de 5 mégapixels (f/2.4)
En plein jour et dans de bonnes conditions lumineuses, le capteur principal se distingue par sa gestion efficace des dynamiques et du flou en arrière-plan, surtout perceptible sur les sujets photographiés de près. Typique de Xiaomi, la colorimétrie relativement neutre préserve l'authenticité des clichés, même si un peu plus de contraste aurait été bienvenu dans certaines situations. La netteté est également satisfaisante.
Dans ce domaine, Xiaomi ne surpasse pas un OnePlus 9 ou un Pixel 5, mais reste bien positionné pour répondre aux attentes d'une grande partie des utilisateurs.
En mode ultra grand-angle, le Xiaomi 11T Pro montre quelques faiblesses : une perte de netteté prononcée est constatée dans les coins, avec quelques distorsions ici et là (mais pas partout), et surtout, les images perdent en luminosité et en contraste. Sur la dernière photo, les zones d'arbres semblent également sous-exposées. En résumé, on aurait espéré mieux.
En basse lumière, le capteur principal se comporte de différentes manières : au crépuscule, la luminosité est encore suffisante pour obtenir des résultats satisfaisants. Après le coucher du soleil, la netteté diminue mais les lumières artificielles peuvent compenser. Cependant, tout n'est pas parfait : la gestion des halos lumineux laisse à désirer.
Dans des conditions d'éclairage plus faibles, les résultats sont décevants : comme en témoignent les deux dernières photos, où seules quelques lumières éclairent un capteur clairement en difficulté.
Le mode 108 mégapixels offre une bonne prestation en supprimant les microcontrastes, en augmentant la netteté et en affichant plus de détails, pour un résultat final plus naturel lorsque l'on zoome sur une image.
Xiaomi nous a habitués à un mode macro souvent impressionnant sur ses smartphones haut de gamme. Est-ce le cas sur ce 11T Pro ? Oui. Le capteur dédié parvient à capturer avec précision et netteté un sujet photographié de très près, pour un résultat convaincant dans cette gamme de prix. Cependant, on peut se demander si la macro est réellement utilisée à long terme.
Le mode portrait manque parfois de précision, surtout sur les contours des cheveux, mais devrait convenir à la plupart des utilisateurs. Cependant, à ce prix, certains concurrents comme le Google Pixel 5 le surpassent. Sur la première photo, la forte luminosité ambiante crée un voile blanc superflu.
Le capteur selfie de 16 mégapixels fournit des photos de qualité avec une gestion des dynamiques réussie grâce au mode HDR. Sur la deuxième photo, le contre-jour est bien géré et atténué par le téléphone. Cependant, l'absence de HDR en mode portrait brûle l'arrière-plan de l'image (photo n°4). Soulignons également la belle intensité de l'effet bokeh.
Lors de sa présentation, Xiaomi a mis en avant les fonctionnalités vidéo du 11T Pro. Parmi elles, le Zoom magique, également connu sous le nom de mode Vertigo, offre un effet intéressant lors de son utilisation.
De plus, le mode clone permet de cloner un sujet sur une même scène : une réussite et un gadget amusant pour certains utilisateurs. Une fonctionnalité appréciée !
Enfin, notez que le Xiaomi 11T Pro est capable d'enregistrer des vidéos en 8K à 30 images par seconde.
Autonomie
Lors de sa présentation, le Xiaomi 11T Pro a suscité un grand intérêt pour une raison principale : sa charge de 120 W, la première à être incluse de série dans la boîte d'un téléphone en France. Pour changer, nous allons aborder directement ce sujet avant de discuter de l'autonomie globale.
La promesse de Xiaomi est simple : en seulement 17 minutes, son 11T Pro passe de 2 à 100 %. Sur le papier, c'est très excitant. Et dans la pratique, c'est tout aussi impressionnant.
Nous avons réalisé un test à partir de 3 % de batterie restante : le Xiaomi 11T Pro a atteint une charge complète en 15 minutes et 49 secondes. La vitesse de charge pour les premiers pourcentages est tout simplement remarquable. Voici les autres données que nous avons relevées :
- 2 minutes : 22 %
- 5 minutes : 45 %
- 10 minutes : 75 %
- 15 minutes : 99 %
Attention, lorsque le téléphone était complètement déchargé au moment de le brancher, il a mis un certain temps avant de démarrer la recharge : précisément 6 minutes et 30 secondes. Cependant, vous ne devriez probablement pas rencontrer cette situation, car la réaction habituelle est de le charger avant qu'il ne s'éteigne.
Curieusement, les autres journalistes du domaine, avec qui nous sommes en contact, n'ont jamais atteint ces chiffres : ils ont plutôt mentionné 22 minutes, et non pas 17 minutes ou moins. Il semble donc que le constat final varie selon le modèle testé.
En ce qui concerne l'autonomie, la batterie de 5000 mAh du téléphone satisfait pleinement : en cas d'utilisation très intensive, vous devrez peut-être le recharger en fin de journée. Pour une utilisation standard (vidéos, navigation, jeux peu gourmands), prévoyez une journée et demie. Avec une utilisation extrêmement modérée - mais vraiment extrême -, ce Xiaomi 11T Pro peut durer jusqu'à 48 heures.
C'est d'ailleurs ce que confirme notre test d'autonomie réalisé avec le logiciel Viser. Ce dernier mesure le temps nécessaire au smartphone pour descendre à 10 % de batterie à partir d'une charge complète, avec une utilisation plutôt soutenue de l'appareil. Résultat : le 11T Pro tient 12 heures et 26 minutes.
Comparé à ses concurrents, cela le place dans le ventre mou, légèrement derrière un Galaxy A52s et ses 13 heures et 35 minutes d'utilisation, mais bien devant un OnePlus 9 et ses 10 heures et 27 minutes.
