Samsung Galaxy S24

Annoncés avec grand éclat le 17 janvier 2024, les nouveaux Samsung Galaxy S24 affichent de grandes ambitions. Cette nouvelle série introduit Galaxy AI, les nouvelles fonctionnalités logicielles de la marque basées sur l'intelligence artificielle. Un projet d'envergure qui positionne ces trois smartphones comme les pionniers d'une nouvelle ère.

Mais est-ce vraiment le cas ? La différence est-elle remarquable ? Les autres aspects ont-ils été négligés ? Nous vous dirons tout dans ce test du Galaxy S24, le plus petit de la fratrie.

Un design inspiré d’Apple

Encore une fois, Apple impose son style. Voici que la nouvelle tendance inspirée de l'iPhone arrive chez Samsung avec la gamme Galaxy S24, qui arbore désormais des bords droits plutôt qu'arrondis. Que l'on aime ou non, on ne peut s'empêcher de regretter que le leader (ancien leader ?) se sente obligé de suivre les tendances alors qu'il possède déjà une identité bien établie qui ne manque pas de mérite.

Bien sûr, on peut trouver de nombreux avantages à ce design. Non seulement cela libère de l'espace pour les composants internes du téléphone, mais cela améliore également la prise en main. Un autre petit détail amusant : on peut poser le téléphone sur n'importe quel bord, il tient debout sans broncher. Pratique pour prendre des photos de groupe, par exemple.

Personnellement, je trouve cependant un défaut : les arêtes tranchantes peuvent devenir désagréables lors d'une utilisation prolongée, en fonction de la façon dont vous tenez le téléphone... Mais tout le monde n'aura pas le même ressenti, cela dépend de la prise en main.

En dehors de ce changement majeur, Samsung maintient son excellent niveau de finition. Le dos mat est magnifique, ne retenant aucune trace de doigts, ce qui est très appréciable, et les trois objectifs sont intégrés de manière discrète avec une excellente cohérence. L'ensemble respire la solidité et le revêtement Gorilla Glass Victus 2 promet de protéger le téléphone contre les chocs et les éraflures les moins graves. Il est également certifié IP68, garantissant sa résistance à l'eau et à la poussière. En revanche, le cadre en titane est réservé à l'ultra haut de gamme, et les Galaxy S24 "standard" doivent se contenter d'aluminium. Samsung promet cependant une résistance accrue de 10 % par rapport à la génération précédente... ce que nous n'avons bien sûr pas pu tester sur un téléphone de prêt.

L'aspect premium du téléphone est également présent à l'avant, avec des bordures d'écran très fines et uniformes. Pas d'écran incurvé ici, ni même de verre 3,5D, nous avons affaire à une surface parfaitement plate (pour mon plus grand plaisir, je dois l'admettre).

En ce qui concerne l'ergonomie, la petite taille du téléphone (70,6 x 147 x 7,6 mm) est un grand avantage. Ses boutons sont tous facilement accessibles, même si vous devez étirer un peu le pouce pour augmenter le volume. Et avec ses 167 grammes, il ne déformera pas vos poches. Autour de moi, les avis semblent unanimes sur au moins un point : le format est aussi mignon qu'agréable.

Un écran très lumineux

L'écran du Galaxy S24 subit de nombreux changements cette année. Outre le fait qu'il soit plat et légèrement plus grand (6,2 pouces au lieu de 6,1), c'est également le premier Galaxy S standard à être équipé d'une dalle Oled LTPO lui permettant d'ajuster sa fréquence d'affichage jusqu'à 1 Hz, avec une fréquence maximale de 120 Hz. Sa résolution reste toutefois en Full HD+ (2340 x 1080 pixels), ce qui équivaut à une densité de pixels de 415 PPP.

Surtout, cette dalle offre une luminosité impressionnante garantissant une lisibilité optimale même en plein soleil. Lors de nos tests, nous avons mesuré un pic de 2376 cd/m² en HDR et jusqu'à 1309 cd/m² en utilisation normale. Bien que cette dalle, fabriquée par Samsung Display, soit également utilisée par d'autres fabricants cette année, offrant ainsi des performances similaires sur des modèles comme le OnePlus 12, il est regrettable que Samsung ait réservé son traitement antireflet impressionnant à son Galaxy S24 Ultra, car cela constituerait un argument de poids.

En ce qui concerne la reproduction des couleurs, nous avons remarqué que le spectre DCI-P3 n'est pas entièrement couvert selon nos mesures : 88,3 % en mode Vif et 84,5 % en mode Naturel. Heureusement, le spectre sRGB est bien couvert (respectivement 131,8 % et 126 % selon le mode d'affichage). Cependant, le BT2020, qui est très exigeant, n'est couvert qu'à 59,7 % au mieux. Il y a place à amélioration sur ce point.

À noter que nous avons mesuré un écart de couleur (delta E) de 3,72 en mode Vif et de 2,91 en mode Naturel sur le spectre DCI-P3, avec une température des couleurs atteignant au mieux 6941 K. Bien que ces résultats puissent être considérés comme "pas mal", ils indiquent une légère différence entre la couleur affichée et la couleur attendue, avec une tendance à tirer vers les tons froids. En 2024, des téléphones bien moins chers offrent des performances équivalentes, voire meilleures, sur ce point, même s'il est possible de régler la balance des blancs en mode Vif.

Inspiré du True Tone de l'iPhone, le "ton des couleurs adaptatif" ajuste également la colorimétrie en fonction de la luminosité ambiante pour garantir une uniformité visuelle tout au long de la journée. C'est plutôt appréciable, même si certains préféreront le désactiver pour des tâches nécessitant une calibration précise, comme la retouche photo.

Android 14, One UI 6, des mises à jour à gogo et de l’IA

Du point de vue logiciel, Samsung atteint des sommets en 2024. Fonctionnant nativement sous Android 14, le Galaxy S24 bénéficie bien sûr de One UI 6.1, la dernière version de l'interface de Samsung (avec le patch de sécurité de janvier 2024). Mieux encore : il est le premier, avec les Pixel 8, à proposer certaines fonctionnalités d'intelligence artificielle de Google, ainsi que ses propres améliorations dans ce domaine, Galaxy AI.

Un autre énorme avantage : avec ses sept ans de mises à jour majeures garanties, le Galaxy S24 a tout pour rester votre compagnon principal pendant très longtemps. Acheter un smartphone Samsung, c'est un peu comme investir. À l'heure actuelle, seuls Google et Apple proposent un engagement similaire.

Pour plus de détails, je vous invite à consulter le test très complet du Galaxy S24 Ultra par Omar. Je soulignerais simplement que le principal défaut de certaines de ces fonctionnalités est qu'il faut se rappeler qu'elles existent. Certaines sont bien mises en avant (comme celles intégrées au clavier ou la traduction des appels), mais pas toutes (comme la traduction des conversations ou "Entourer pour Rechercher"). Cela demande un certain temps d'adaptation, un peu comme pour la navigation par gestes.

Personnellement, j'apprécie beaucoup One UI pour son organisation claire et ses nombreuses options de personnalisation. En tant qu'utilisateur quotidien d'un Pixel, j'apprécie particulièrement le fait que les tuiles Wi-Fi et Réseau Mobile des paramètres rapides soient séparées. La barre latérale d'applications (sorte de dossier accessible en permanence) est également très pratique.

Cependant, deux petits défauts sont à noter sur cette copie presque parfaite : le tiroir d'applications défile horizontalement alors qu'il s'ouvre verticalement, ce qui nécessite un changement de geste (mais c'est une question d'habitude), et les applications préinstallées. Ce qui pourrait être tolérable sur un téléphone à 3000 DH est difficile à accepter sur un appareil à près de 9199 DH. En l'occurrence, nous avons de nombreuses applications Samsung qui doublent celles de Google ou sont destinées à des cas très spécifiques (Shop, SmartThings, Wearables, Internet, Health, Messages...), ainsi que des applications de Microsoft (365, OneDrive, LinkedIn, Outlook), Spotify et Netflix. C'est un peu trop, surtout lorsque le widget météo affiche des messages imprécis tels que "ce/cet/cette cette nuit" (sic).

L'interface du Galaxy S24 est donc un concentré de ce qui se fait de mieux, mais avec une mise en avant excessive des partenaires de Samsung et de son propre écosystème au détriment de l'ouverture. Le fait d'avoir des boutons dédiés à SmartView et SmartThings dans les paramètres rapides plutôt que Google Cast et Google Home (compatibles avec des appareils non Samsung) en est un bon exemple. C'est d'autant plus dommage que, avec les Modes et les Routines, le Galaxy S24 offre des automatisations qui peuvent vraiment simplifier la vie.

Un capteur d’empreinte efficace

Samsung a souvent été critiqué pour ses animations trop lentes, créant un effet de latence lors du déverrouillage du téléphone. Ici, il faut admettre que ce n'est absolument pas le cas. Le capteur d'empreintes, positionné à une hauteur idéale sous l'écran pour être parfaitement accessible au doigt, se distingue par sa réactivité exemplaire. Non seulement il est très précis, mais il déverrouille le Galaxy S24 avec une vitesse impressionnante.

Photo : une mise au point est nécessaire

Avec l'amélioration générale de la qualité sur le marché des smartphones, la photographie demeure souvent le principal point de différenciation dans le segment haut de gamme. Et en ce qui concerne la photographie, le Galaxy S24 est naturellement moins bien équipé que le modèle Ultra, mais dans quelle mesure exactement ? Voici sa configuration :

• Grand-angle (23 mm) : 50 Mpx, f/1,8
• Ultra grand-angle (13 mm) : 12 Mpx, f/2,2
• Téléobjectif x3 (69 mm) : 10 Mpx, f/2,4
• Selfie : 12 Mpx, f/2,2

Ces spécifications sont intéressantes, mais elles ne sont pas tout. En matière de photographie sur smartphone, la qualité dépend également des algorithmes de traitement et de la qualité de l'autofocus, ce qui signifie qu'un même capteur peut produire des résultats très différents. Et justement, l'autofocus du Galaxy S24 m'a plutôt déçu. Pour illustrer cela, laissez-moi vous présenter la charmante Mina.

N'est-elle pas adorable ? Ne vous donnez pas la peine de répondre, j'ai déjà mon opinion sur la question et vous ne me ferez pas changer d'avis. Quoi qu'il en soit, cette photo lui rend plutôt justice ; le Galaxy S24 a réussi à capturer les différentes nuances de son pelage, les zones d'ombre et de lumière jusqu'au reflet de ses yeux et la texture de son adorable petit museau. On pourrait argumenter qu'en augmentant légèrement les micro-contrastes, on obtiendrait un effet de netteté plus prononcé.

Passons à un autre angle. Cette fois-ci, une partie de son visage est plongée dans l'ombre, rendant la photo plus complexe à exposer car son pelage blanc est aussi lumineux que les habits d'un torero.

Ici, la mise au point semble davantage portée sur le haut de son poitrail que sur son visage. C'est passable, mais on remarque tout de même une perte de netteté sur son museau, et encore plus sur la partie dans l'ombre, où apparaît du bruit numérique. Dans son œil gauche (à droite sur la photo), on frôle également la perte d'informations. Comme nous l'avons vu lors du test aveugle de 2023 de MKBHD, les gens ont tendance à préférer les photos plus lumineuses.

Jusqu'à présent, il est difficile de trouver une qualité qui nous confirme immédiatement que nous sommes en présence d'un smartphone à 9199 DH, mais le résultat est plutôt correct. Jusqu'à présent. Comme dirait le chef Dumas, "tourne, retourne, comme ça", et...

Ai-je vraiment besoin de commenter ce désastre ? Cette photo en pleine extension de ses coussinets aurait pu être un véritable chef-d'œuvre de naturel (du calme avec le Robert Doisneau de Wish, elle n'est même pas bien cadrée). Malheureusement, la mise au point s'est faite sur son petit ventre, certes charmant, mais avec pour résultat un visage flou.

Bon. C'est inacceptable pour ma collection, mais peut-être n'est-ce qu'une simple erreur passagère ? Un simple coup de malchance ? Si seulement. Des photos à la mise au point aléatoire, j'en ai désormais plein ma galerie, c'est frustrant. Mon premier conseil serait donc de déconseiller immédiatement ce téléphone aux personnes ayant des enfants et souhaitant les prendre régulièrement en photo ; avec leurs mouvements, vous risquez de rater beaucoup de vos souvenirs. Allez, une dernière pour la route, en mode portrait cette fois-ci : notez comment son corps est net alors que ses yeux manquent légèrement de netteté et que son museau est totalement flou.

En ce qui concerne les paysages, ce problème n'existe évidemment pas. Commençons par le positif : l'exposition est bonne et la gestion de la lumière réussie. Sur l'écran du smartphone, il est généralement difficile de trouver des défauts sur les clichés capturés.

Cependant, dès que l'on zoome un peu dans l'image, on se rend compte que la netteté pourrait être meilleure, surtout lorsque l'on s'éloigne du centre de l'image. De plus, le mode HDR a tendance à créer un effet de halo autour de certaines cibles, surtout avec le ciel en arrière-plan. On se retrouve alors avec des clichés aux allures surréalistes.

Hugo, qui teste actuellement le OnePlus 12 (dans la même gamme de prix), nous a permis de comparer les photos des deux smartphones. Si les couleurs sont mieux rendues chez Samsung (bien qu'un peu trop vives), la netteté est meilleure chez le concurrent chinois. Cela vaut également bien en gros plan qu'en loin.

Mode nuit

Lorsque les conditions d'éclairage se détériorent, les résultats aussi en pâtissent. Encore une fois, à première vue, le résultat semble plutôt bon, avec une exposition correcte, mais dès que l'on examine de plus près les détails, on remarque que les faiblesses sont évidentes. Présence de bruit numérique, débordement des couleurs, manque de détails, dérive de la colorimétrie vers le jaune... Bien que ce ne soit jamais catastrophique, on est en droit d'attendre bien mieux d'un téléphone de ce prix.

Mode portrait

En activant le mode portrait, le flou d'arrière-plan est doux, mais on retrouve les problèmes de netteté et de mise au point mentionnés précédemment. Ce n'est (généralement) pas mauvais, mais pas excellent non plus. Sur la photo d'Hugo ci-dessous, par exemple, il est plus facile de compter les mailles de son pull que ses poils de barbe (contrairement au OnePlus 12).

Le détourage doit également être amélioré. Pas catastrophique, mais il est inférieur à ce que propose OnePlus. Quant au résultat sur la photo de mon chat, je ne comprends toujours pas à ce jour comment il a supprimé l'arrière-plan de l'image.

Ultra grand-angle

En ce qui concerne l'ultra grand-angle, il se situe dans les normes du marché. Un effort a été fait pour redresser les lignes, mais la distorsion due à la courte focale est encore visible sur les bords. Les visages sont difficilement reconnaissables à une dizaine de mètres. On observe des aberrations chromatiques aux zones de démarcation. De nombreux détails sont perdus à longue distance...

Malgré tout cela, le résultat reste plutôt correct lorsqu'il est visualisé sur l'écran du téléphone, et il faut admettre que l'on ne s'attend généralement pas à plus de cette optique sur des smartphones à 9199 DH.

Téléobjectif x3

Je le répète, le téléobjectif x3 présente des qualités et des défauts similaires à ceux du grand-angle. La gestion de la lumière et des couleurs est bonne, et je trouve même qu'il se débrouille bien en basse lumière. Cependant, en comparaison, le OnePlus 12 offre un meilleur niveau de détail.

Selfie

Encore une fois en mode selfie, j'aurais apprécié que l'autofocus se concentre sur mes yeux plutôt que sur l'arrière-plan, mais je remarque avec enthousiasme que le mode portrait a évité cet écueil en floutant l'espace entre l'arceau de mon casque et mon crâne.