Samsung reprend le devant de la scène dans le dernier rapport d'IDC. Il est le leader des ventes de smartphones au cours du premier trimestre de 2024. Rien de surprenant lorsque l'on se souvient du lancement de ses trois Galaxy S24 boostés à l'intelligence artificielle.
Cependant, si les Galaxy S et Z sont sans aucun doute les plus convoités, ce ne sont pas eux que Samsung vend en grande quantité. Le cœur de l'activité mobile du géant coréen se trouve dans sa gamme Galaxy A. De l'A05s à l'A55, il y en a pour tous les goûts et tous les budgets. Proposés en 4G ou en 5G, les prix varient de 1700 DH à 5000 DH, couvrant ainsi tous les usages possibles.
Aujourd'hui, nous nous intéressons au Galaxy A55, le haut de gamme de la série A. Il s'agit d'un smartphone étroitement suivi, issu d'une lignée qui, chaque année, suscite de grandes attentes en raison de son excellent rapport qualité/prix.
Un design encore plus premium
Samsung a apporté quelques modifications à son Galaxy A54 l'année dernière en lui donnant un dos en verre à la place du plastique des anciens modèles. Cette mise en valeur le rapprochait davantage de la finition premium des Galaxy S. Sur le Galaxy A55, nous retrouvons ce dos en verre, mais avec quelques évolutions. Passant du Gorilla Glass 5 au Gorilla Glass Victus+, deux fois plus résistant aux rayures, la différence entre les générations se situe également au niveau des tranches cette année.
Les tranches de l'A55 sont plus saillantes, avec des arrêtes plus franches. On perd les bords légèrement bombés du Galaxy A54 pour un fini plus similaire à celui d'un iPhone. L'autre changement notable concerne les boutons, intégrés dans une sorte de bosse, seule partie du contour en aluminium reprenant la rondeur du Galaxy A54.
Une autre nouveauté physique du Galaxy A55 est son écran. Il reste OLED avec des caractéristiques avantageuses, mais sa diagonale a surtout augmenté, passant de 6,4 à 6,6 pouces. Cela rapproche le téléphone du Galaxy S24+, bien que son design soit moins affiné. En élargissant l'écran, Samsung n'a pas augmenté l'occupation de l'écran, mais les dimensions de l'appareil. Les mensurations de l'appareil ont augmenté de 2 mm en largeur et 1 mm en hauteur, tandis que l'épaisseur reste identique à celle du A54, soit 8,2 mm.
En termes d'utilisation, il est difficile de recommander une utilisation à une main. Il faut se contorsionner suffisamment pour atteindre tous les coins de l'écran. Cependant, un écran plus grand offre un meilleur confort de visionnage, d'autant que le ratio 19.5:9 permet d'afficher en plein écran sans rogner les bords de l'image.
Le poids a également légèrement augmenté, de 10 grammes pour un total de 213 grammes. En main, cela ne pose pas de problème majeur, car le poids est bien réparti et l'appareil n'est pas déséquilibré par un énorme module photo, contrairement à certains smartphones haut de gamme.
En ce qui concerne la partie photo, Samsung a conservé les trois capteurs de la génération précédente. Ils sont disposés de la même manière à l'arrière du smartphone. En ce qui concerne la sécurité, le Galaxy A55 dispose d'un lecteur d'empreintes sous l'écran qui répond bien. Il prend également en charge la reconnaissance faciale, bien que ce soit un système 2D qui n'est pas aussi sécurisé que d'autres méthodes.
Enfin, le Galaxy A55 est certifié IP68 et sa dalle est protégée par un verre Gorilla Glass Victus 2. Il prend en charge l'eSIM et intègre un tiroir double nano-SIM, avec un emplacement pour une carte microSD, ce qui est devenu assez rare sur les smartphones actuels.
Écran : un bon affichage une fois calibré
Samsung excelle dans la fabrication d'écrans, grâce à sa filiale Samsung Display, qui fournit même Apple. Le Galaxy A55 bénéficie d'une dalle agrandie de 0,2 pouce par rapport à son prédécesseur, ce qui améliore le confort d'utilisation.
Doté d'une technologie OLED, l'écran est également compatible avec un taux de rafraîchissement de 120 Hz, bien que non progressif. On reste dans la catégorie milieu de gamme. Le choix entre 60 ou 120 Hz est disponible, la deuxième option étant légèrement plus énergivore, mais offrant une navigation plus fluide. La résolution reste en Full HD+ avec 2340 x 1080 pixels, bien que la diagonale plus grande entraîne une densité de pixels légèrement inférieure. Cependant, cela n'affecte pas l'expérience utilisateur de manière significative.
La calibration de l'écran est impressionnante, comme le montrent nos mesures réalisées avec notre sonde et le logiciel CalMAN Ultimate de Portrait Displays. Deux modes d'affichage sont proposés sur le Galaxy A55 : le mode Vif et le mode Naturel. Le mode Naturel, comme son nom l'indique, est le plus fidèle à la réalité, bien que légèrement ajusté.
Il offre une bonne précision colorimétrique avec un Delta E moyen mesuré à 4,11, ce qui est satisfaisant. Les couleurs vives peuvent être légèrement accentuées, ce qui est typique de Samsung. Cependant, cela n'affecte pas significativement l'expérience visuelle. En termes de couverture des espaces colorimétriques, il affiche 75 % de l'espace DCI-P3 et 113 % du BT.709, ce qui est très respectable. La température de couleur est proche de la norme à 6377 K.
En mode Vif, la précision des couleurs diminue légèrement avec un Delta E Moyen de 4,4, mais l'ensemble est plus équilibré et les espaces colorimétriques sont mieux reproduits. Le Galaxy A55 couvre 87 % de l'espace DCI-P3 et 129 % du BT.709 en mode Vif, ce qui est meilleur que le Galaxy S24 Ultra, selon nos mesures. La température de couleur en mode Vif est légèrement trop chaude à 6900 K, mais cela peut être ajusté grâce à un sous-paramètre du mode Vif.
Enfin, le contraste est infini grâce à la technologie OLED, et la luminosité maximale atteint 900 nits en plein soleil, ce qui est largement suffisant pour une utilisation en extérieur.
One UI, un logiciel toujours bien construit
Le Galaxy A55 est équipé de la dernière version du logiciel propre à Samsung, One UI 6.1, similaire à celle des Galaxy S24, à quelques exceptions près. En effet, Samsung a fait l'impasse sur l'intelligence artificielle.
Galaxy AI, la grande nouveauté du fabricant en 2024, est réservée aux S24 ainsi qu'aux Galaxy haut de gamme des années précédentes (notamment les S23 et S22). Cette restriction est due à l'exigence d'un SoC puissant pour gérer ces nouvelles fonctionnalités. C'est également la raison pour laquelle le Galaxy S21 bénéficiera uniquement d'une sélection des fonctionnalités de Galaxy AI.
Parmi les nouveautés de One UI 6.1 sur le Galaxy A55, on remarque l'ajout de Samsung Knox Vault, un environnement isolé à l'intérieur de l'appareil, protégé par un chiffrement matériel. Compte tenu de la popularité des Galaxy A5x dans les environnements professionnels en raison de leur excellent rapport qualité/prix, le Galaxy A55 est encore plus recommandé pour une intégration dans une flotte d'entreprise.
En ce qui concerne les petits inconvénients, on peut mentionner la présence de logiciels préinstallés au démarrage du téléphone, tels que Snapchat, Spotify, TikTok, quelques applications Microsoft ou encore Netflix. Rien de préjudiciable car ils peuvent être désinstallés facilement (à l'exception de l'application OneDrive). Bien que cela soit quelque peu gênant, cela reste compréhensible pour un appareil de milieu de gamme.
Malgré tout, l'expérience utilisateur avec One UI reste agréable. Les menus sont bien organisés et il est facile de naviguer dans les réglages. Cependant, Samsung laisse suffisamment de flexibilité pour personnaliser son système. On pense notamment à la fonction qui permet d'harmoniser les couleurs de l'interface avec celles de l'arrière-plan, ainsi qu'au volet latéral qui donne un accès rapide et simple à une liste de raccourcis.
Enfin, Samsung s'engage à fournir quatre mises à jour majeures d'Android et cinq ans de correctifs de sécurité pour le Galaxy A55. Bien que ce soit moins que les sept ans offerts aux Galaxy S24, c'est tout de même un engagement convenable pour la gamme de prix de l'A55.
Il est cependant important de noter que si Samsung a longtemps été en avance sur ce sujet, ses concurrents l'ont maintenant rattrapé. On peut citer notamment le Nothing Phone (2a) et le Xiaomi Redmi Note 13 Pro 5G, qui prendront tous deux en charge Android 17. Samsung offre seulement une année de plus, et l'avenir dira comment se comportera un Galaxy A55 sous Android 18.
Trois capteurs photo dont deux inutiles
On reste sur la même lancée avec le Galaxy A55. Il récupère les mêmes capteurs que le Galaxy A54. Cette réutilisation a ses avantages et ses inconvénients.
Ainsi, on retrouve les mêmes trois capteurs à l'arrière, disposés de manière épurée et alignés verticalement :
- Grand-angle : capteur 50 mégapixels, f/1.8, PDAF, OIS
- Ultra grand-angle : capteur 12 mégapixels, f/2.2
- Appareil photo macro : 5 mégapixels, f/2.4
À l’avant, c’est le capteur grand-angle de 32 mégapixels avec ouverture focale à f/2.2 qui reprend du service.
Capteur grand-angle
Le principal point fort photographique du Galaxy A55 réside dans son capteur principal. Les images qu'il capture sont facilement partageables sur les réseaux sociaux. La qualité est au rendez-vous avec une netteté satisfaisante et un niveau de détail adéquat. Il gère efficacement les contre-jours, comme en témoigne la photo de l'entrée du Conservatoire National des Arts et Métiers. Le contraste est préservé malgré la forte luminosité du soleil se profilant derrière un petit nuage.
En ce qui concerne la reproduction des couleurs, Samsung reste fidèle à lui-même. Les couleurs sont éclatantes, avec une saturation prononcée. Honnêtement, ma photo de la crêperie me donne envie de vider leur réserve ! Le choix du rendu est clairement orienté vers une esthétique accrocheuse, mais cela se fait au détriment du réalisme. C'est un choix délibéré.
En revanche, lorsque les clichés sont affichés en taille réelle, c'est le bruit qui devient immédiatement apparent. Pour compenser son manque de précision, le capteur du Galaxy A55 utilise un traitement qui génère un bruit assez prononcé pour dissimuler le manque de détails.
Les murs en Bretagne sont un exemple flagrant des difficultés rencontrées par l'objectif grand-angle pour capturer tous les détails des pierres et des joints. Attention, il ne s'agit pas d'un amas de pixels, mais nous n'avons pas la finesse que l'on retrouve sur un Pixel 7a.
Cela reste vrai lorsque les conditions lumineuses sont favorables. En mode nuit, les photos restent utilisables tant qu'il n'y a pas trop de mouvement. Ici, le buisson était agité par une bourrasque, la traînée indique la durée de l'exposition. Il est à noter que le Galaxy A55 peine à récupérer les détails dans les zones les plus sombres. De plus, il est préférable de ne pas trop agrandir ces clichés, car le bruit y est abondant, même si cela évite le rendu flou des pixels.
Ultra grand-angle
Avec le capteur ultra grand-angle de 12 Mpx, nous obtenons des pixels façon pointillisme. De nuit, il écrase totalement les détails dans de larges aplats, que ce soit sur les côtés ou au centre des clichés. Cela manque d'intérêt.
En journée, le centre est à peu près correct, mais les côtés sont flous. Regardez ces buissons sur le côté droit de l’Abbaye de Kergonan, c’est un trait de vert bouteille. Cet ultra grand-angle sera réservé aux photos de sa collection personnelle. Plus flagrant encore, voici la même prise de vue en x1 et x0,5, en taille réelle sur la loupe.
Macro
Et voici le troisième capteur, le fameux macro qui ne sert toujours à rien. Sur ce coup, Samsung aurait pu enfin le remplacer par un zoom optique, mais non, il nous est resservi tel quel. Malgré ses 5 mégapixels, le rendu n’est pas impressionnant. De plus, comme toujours, c’est un mode vraiment optionnel qui ne sert que rarement au quotidien… contrairement à un zoom.
Zoom
Je l’ai déjà souligné à plusieurs reprises, Samsung réserve ses zooms optiques à ses modèles haut de gamme. Malgré son prix de 5000 DH, le Galaxy A55 en est dépourvu. À la place, on dispose d'un zoom numérique allant jusqu'à x10.
Est-ce satisfaisant ? On pourrait dire que ça fait le travail. À x2, les photos obtenues sont tout à fait acceptables. Le contraste est bon, et on remarque même une belle quantité de détails, ce qui est bien meilleur que ce qu'offre le capteur ultra grand-angle en comparaison. Bien sûr, il y a du bruit, mais c'est un aspect inhérent au zoom numérique. Il convient également de noter que la reproduction des couleurs est plutôt fidèle. En revanche, à x5 et x10, la netteté s'en va par la fenêtre, et le contraste souffre avec une sorte de voile sur les photos.
Mode portrait
Le mode portrait du Galaxy A55 laisse à désirer. Il détourne les visages de façon grossière, donnant l'impression de voir un montage Photoshop raté. C'est particulièrement flagrant pour les personnes aux cheveux longs. En revanche, pour les personnes chauves, le résultat est un peu meilleur, car c'est moins complexe à traiter. On peut ajuster l'effet bokeh qui est un peu trop prononcé par défaut, ce qui permet d'obtenir une image plus exploitable pour tous les types de personnes.
Selfie
Le capteur avant peut capturer des photos en 12 ou 32 mégapixels. Pour l'ultra grand-angle, il est disponible uniquement avec la plus petite résolution. Une fonctionnalité que l'on apprécie est le balayage vers le haut, qui permet de passer des capteurs arrière au capteur avant avec une petite animation. C'est ergonomique et plus intuitif que d'appuyer sur un bouton.
Les images sont presque trois fois plus volumineuses, mais nous préférons le mode natif en 32 mégapixels. On y trouve une multitude de détails que la prise de vue en 12 Mpx est clairement moins apte à rendre. Il est à noter que le mode portrait fonctionne bien, mais son effet bokeh est très prononcé et ne peut pas être ajusté.
Les petites corrections automatiques en post-prod
L’ultra grand-angle et le macro sont à oublier. Restent le capteur principal et le capteur selfie, qui capturent des photos correctes que l'on peut embellir grâce aux outils disponibles dans l'application Samsung Galerie.
Des outils tels que la suppression des reflets, la modification du flou et la remasterisation sont disponibles pour chaque photo. Grâce à ces fonctionnalités, nous avons pu obtenir un résultat exploitable à partir d'une photo prise avec le zoom numérique x10 de l'A55. Les reflets ont été éliminés et l'ensemble a bénéficié d'une correction automatique rapide et plutôt efficace. Le contraste s'est amélioré, la netteté a été légèrement renforcée et le voile blanc a été atténué.
L'automatisation n'est pas toujours bénéfique, mais dans ce cas, Samsung propose une solution qui permet d'optimiser rapidement ses clichés. D'après nos tests, cela semble plutôt bien fonctionner.
Vidéo
Le Galaxy A55 peut enregistrer des vidéos jusqu'en Ultra HD à 30 images par seconde (ips). En Full HD, la cadence monte à 60 ips, ce qui offre une plus grande fluidité. Cependant, il est surprenant de constater qu'en HD, il se limite à 30 ips. Bien qu'une économie d'espace soit vantée, elle aurait également été bienvenue en HD à 60 ips.
Cependant, ces limitations ne ternissent pas les véritables capacités vidéo du Samsung Galaxy A55. Bien qu'il puisse être surpassé par un Pixel 7a en termes de photographie, il semble imbattable en vidéo dans cette gamme de prix.
Les couleurs sont fidèlement reproduites, avec une grande précision dans l'équilibre des blancs. De plus, la stabilisation est impressionnante. Dans l'ensemble, l'expérience se rapproche de celle d'un Galaxy S, à l'exception de l'absence de l'Ultra HD à 60 ips.
