Design
Le premier mot qui vient à l'esprit pour décrire le design du Pixel 6 Pro est indubitablement équilibre. Avec ses 210 grammes, ses dimensions généreuses (écran de 6,7 pouces, 163,9 x 75,9 x 8,9 mm) et son bloc photo protubérant, il se distingue nettement du minimalisme des précédents modèles Pixel, particulièrement avec cette version Pro.
Cependant, le Pro offre un meilleur équilibre du poids par rapport au Pixel 6 classique (qui ne pèse que 3 grammes de moins). Le Pixel 6 Pro fait partie de ces smartphones grand format qui réussissent à offrir une expérience de grande taille avec un minimum d'inconfort. Mis à part l'espace qu'il occupe dans la poche et le léger inconfort ressenti lorsqu'on le tient longtemps (par exemple, en regardant une série), on n'a pas l'impression de manipuler un appareil encombrant. C'est déjà un très bon point.
En parlant du confort en main, il est important de mentionner les avantages d'un module photo aussi affirmé. Il n'y a que des aspects positifs à souligner.
Premier avantage : posé sur une table, le Pixel 6 Pro reste stable lorsqu'on tape dessus, contrairement à d'autres smartphones souvent déséquilibrés par la présence d'un gros module d'un côté sans contrepoids de l'autre.
Deuxième avantage du bloc photo : lorsqu'il est tenu à l'horizontale, cela évite de gêner constamment les doigts, puisqu'on s'attend à sa présence, peu importe où l'on place sa main. Il convient de préciser que je n'ai pas de grandes mains ; si vous avez de longs doigts, un essai en magasin ou l'achat d'une coque pourrait être utile. En tout cas, je n'ai jamais été dérangé par ce module, malgré des tranches plutôt plates qui pourraient sembler anguleuses.
Visuellement, les trois capteurs ne se remarquent pas beaucoup, à l'exception peut-être du téléobjectif qui a une forme rectangulaire un peu plus marquée. Le flash, situé tout à droite du bloc, est bien visible et assumé.
Sobriété et courbures
En continuant sur le thème du design, parlons de l’arrière du Pixel 6 Pro. Notre modèle est disponible dans l'unique coloris proposé en France. Soyons honnêtes, il est quelque peu austère, bien que cela soit attendu pour un modèle Pro, comme c’est le cas pour les MacBook Pro 14 et 16 pouces. La couleur est plus un gris légèrement bleuté qu’un noir profond. De plus, le dos est assez réfléchissant et attire les traces de doigts rapidement, plus vite qu’un fan d’Apple n’achète leurs produits après une conférence.
Pour la protection, l’arrière du smartphone est doté d’un verre Corning Gorilla Glass 6 bien conçu, qui s’arrondit élégamment sur les bords pour rejoindre un cadre en alliage fin, qui semble être d’une seule pièce avec le module photo.
Les tranches, quant à elles, se font vite oublier grâce à la courbure, contrairement au design beaucoup plus rectangulaire et anguleux du Pixel 6. À gauche, vers le bas du téléphone, se trouve le tiroir à SIM, qui ne peut en accueillir qu’une seule, mais le téléphone est compatible avec une eSIM.
À droite, les boutons d’alimentation et de volume sont empilés, avec celui de l’alimentation en haut. Les boutons de volume, peut-être un peu petits pour cet appareil, m'ont souvent fait verrouiller le téléphone par erreur en voulant ajuster le volume lors des premiers jours d'utilisation.
Personnellement, je ne suis pas fan de l'emplacement de ces boutons pour des raisons pratiques. En tenant mon smartphone par le bas, mon pouce tombait naturellement sur les boutons de volume, nécessitant une petite extension pour atteindre le bouton de verrouillage. Faire une capture d'écran avec cette configuration était presque impossible sans utiliser les deux mains, ou risquer une luxation du pouce.
Ceux qui préfèrent utiliser leur smartphone à une main devront s'habituer au mode une main d'Android 12, car utiliser le Pixel 6 Pro d’une seule main est difficile. Bien qu'il soit confortable à porter, ses dimensions restent imposantes.
Pour finir avec le cadre, la partie inférieure accueille le port USB-C pour la recharge, ainsi que deux ouvertures, dont une dédiée à l'un des haut-parleurs stéréo. Le second haut-parleur est discrètement caché dans la bordure supérieure de l’écran, laissant à peine échapper le son. Un dernier détail appréciable : la partie haute du smartphone est recouverte d’un léger grip agréable au toucher.
Il y a comme un fossé
Dans l’ensemble, le niveau de finition du Pixel 6 Pro est exemplaire. Toutefois, cela n’empêche pas certains choix d’être discutables.
La face avant du smartphone est dotée de lignes incurvées, grâce à son écran pOLED protégé par du Gorilla Glass Victus. L’avantage est qu’il n’y a pas de bordures sur les côtés, seulement de fines bordures en haut et en bas, celle du bas étant légèrement plus épaisse.
Le problème avec la solution adoptée par Google est que l’écran doit bien s’arrêter quelque part pour rejoindre la tranche du téléphone. Et la manière dont le Pixel 6 Pro réalise cette jointure n’est pas vraiment idéale.
Aux quatre coins du smartphone, on trouve des fossés suffisamment fins pour être invisibles, mais néanmoins présents. Dans un appareil qui mise sur les courbes et l’absence d’angles, cela crée un léger inconfort lorsqu’on passe le doigt dessus. Bien que ce ne soit pas un problème suffisant pour détourner l’attention de ce téléphone, c’est l'une des petites concessions faites par Google sur ce modèle.
Écran
Le Pixel 6 Pro dispose d'un grand écran de 6,7 pouces au format 19,5:9. Ce format présente l'avantage de perdre peu de parties de l’image lorsque l’on rogne pour passer en plein écran. Il s'agit d'une dalle OLED (donc avec un taux de contraste très élevé) QHD+ offrant une densité de 512 pixels par pouce. En termes de fluidité, l'écran est remarquable : il propose une fréquence de 120 Hz en LTPO, ce qui signifie qu'il peut ajuster son taux de rafraîchissement en fonction des usages pour économiser un peu de batterie. La fonctionnalité Always-on est également présente.
Globalement, c'est un écran de très haute qualité, comme le confirment nos mesures effectuées à l’aide de notre sonde et du logiciel CalMAN Ultimate de Portrait Displays. Sa température de couleur en mode naturel est de 6636 K. Même en mode couleurs rehaussées (l’équivalent du mode vif ailleurs), elle reste à 6652 K. Le rendu est donc très naturel, puisque la température de couleur idéale est de 6600 K.
Nous avons également mesuré une luminosité maximale de 770 cd/m², ce qui est très bon. Cette luminosité est perceptible à l'usage. Le Pixel 6 Pro excelle également dans la couverture des spectres colorimétriques. En sRGB, nous mesurons 114 %, et pour le DCI-P3, plus exigeant, la couverture est de 76 %. Cette vaste palette de couleurs n'empêche pas l'écran d'être précis : son delta-E moyen est de 2,69 en mode naturel et de 2,96 en mode couleurs rehaussées. Nous restons donc en dessous de la valeur sacrée de 3, à partir de laquelle l'œil humain n'est plus capable de déceler la différence entre deux valeurs.
