Le Surface Pro 8 de Microsoft, destiné aux travailleurs mobiles, bénéficie d'une légère mise à jour tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Il passe ainsi à un écran de 13 pouces et aux processeurs Intel de 11e génération, mais son clavier reste vendu séparément. Nous avons testé la version équipée du processeur Intel Core i7 et de 256 Go de stockage, une configuration affichée à 12090 DH, clavier indispensable non inclus.
Construction
Microsoft n'a pas révolutionné les bases. La Surface Pro 8 reste une tablette compacte, mesurant environ un centimètre d'épaisseur dans un châssis en magnésium avec béquille intégrée. La qualité de fabrication est au rendez-vous, avec des finitions impeccables.
Les observateurs avertis auront remarqué de petites ouvertures permettant au ventilateur d'extraire la chaleur du Core i7. En effet, cette tablette est équipée d'un système de ventilation ! Pour la transformer en véritable PC, il faut acheter séparément son clavier, vendu à 1800 DH.
Le revêtement supérieur du clavier offre un toucher proche du liège, légèrement absorbant, tandis que l'arrière est recouvert d'alcantara. Le clavier s'attache magnétiquement sur le côté de la tablette, avec une communication via un petit connecteur intégré dans un ergot.
Un nouvel emplacement pour le stylet est désormais intégré à l'avant du clavier. Pour l'installer correctement, il faut l'ajuster au rebord inférieur de la tablette, ce qui le surélève légèrement à l'avant tout en masquant le logement du stylet.
La frappe est très correcte pour un clavier détachable, se rapprochant de celle d'un PC portable. Cependant, la structure manque de rigidité et les touches résonnent lors de la frappe. Les touches sont rétroéclairées sur trois niveaux.
Le pavé tactile en avant du clavier est assez large mais peu profond. La glisse est fluide, bien que les clics gauche et droit soient particulièrement bruyants et résonnent à travers tout le clavier. Pour une utilisation silencieuse, il est recommandé d'utiliser les gestes de Windows ou un simple tapotement pour le clic.
La connectivité est relativement limitée, avec seulement deux ports Thunderbolt 4 et une prise mini-jack positionnés sur la tranche haute à droite, ce qui peut rendre le câblage des périphériques et des docks Thunderbolt peu esthétique.
La connectivité sans fil est assurée par la puce Intel AX201, incluse dans le package Intel avec le processeur Tiger Lake. Le Wi-Fi 6 atteint 2400 Mb/s et le Bluetooth 5.2 sont également disponibles.
Pour les webcams, le Surface Pro 8 dispose de deux modules : une caméra frontale de 5 mégapixels compatible avec Windows Hello, et une caméra arrière de 10 mégapixels. La webcam frontale offre des performances supérieures à celles généralement observées sur les PC portables, et sa définition est suffisante pour les professionnels en déplacement.
Le refroidissement est assuré par un ventilateur qui évacue l'air chaud par le haut de la tablette. Le processeur Intel Core i7 a une enveloppe thermique de 28 watts. Après dix minutes d'encodage, les températures atteignent environ 41 °C sur l'écran et 43 °C sur le dos en magnésium, qui agit comme un dissipateur thermique efficace. Cependant, il s'agit là d'une situation extrême, utilisée pour tester les capacités du Surface Pro 8.
Les niveaux de bruit sont très faibles : après un encodage d'une quinzaine de minutes, le bruit atteint seulement 36,2 dB, équivalent à un léger souffle à peine perceptible dans un environnement de bureau ouvert. En usage bureautique, le Surface Pro 8 reste silencieux, le ventilateur ne se déclenchant que lors de charges intensives du processeur.
En raison de sa compacité, l'évolutivité est très limitée. Le démontage est presque impossible et aucune possibilité n'est prévue pour l'utilisateur. Seule une petite trappe permet l'accès au SSD, accessible en appuyant avec un trombone dans un trou dédié. Microsoft semble peu enclin à ce que les utilisateurs modifient cet aspect, une vis Pentalobe maintenant fermement le SSD au format 2230.
D'ailleurs, Microsoft ne fournit pas d'indice de réparabilité, ce qui n'est pas encore obligatoire pour les tablettes. Ce critère n'a donc pas été pris en compte dans notre évaluation finale.
Performances
Le Surface Pro 8 est équipé d’un processeur Intel de 11e génération, connu sous le nom de Tiger Lake : soit un Core i5-1135G7 (4C/8T), soit un Core i7-1185G7 (4C/8T). En pratique, les différences devraient être minimes puisque le Core i7 dispose de 4 Mo supplémentaires de cache L3 et peut atteindre une fréquence de 4,8 GHz, contre 4,2 GHz pour le Core i5.
Nous avons testé la version équipée du Core i7 avec 16 Go de RAM et un SSD de 256 Go.
Selon notre nouveau protocole de test, le Surface Pro 8 obtient un score de performance de 74. Cela le place légèrement en dessous des modèles équipés d'un processeur AMD Ryzen 5 5500U (78) ou d'un Core i7-1165G7 (86) (comme celui de l’Envy 14, qui est mieux refroidi et conserve donc ses fréquences de fonctionnement plus efficacement).
En pratique, le Surface Pro 8 est capable d'exécuter toutes les tâches demandées avec une grande efficacité, et même de jouer à quelques titres légers. Par exemple, nous avons atteint une moyenne de 53 images par seconde sous Diablo 3 avec tous les détails réglés au maximum en Full HD.
Écran
Le Surface Pro 8 est équipé d’un écran IPS de 13 pouces affichant une résolution de 2880 x 1920 pixels avec une fréquence de rafraîchissement de 120 Hz. Microsoft a toutefois fixé par défaut le taux de rafraîchissement à 60 Hz. L'écran est également tactile et bénéficie d'un traitement brillant.
Nous avons mesuré un contraste de 1342:1, ce qui est dans la moyenne. La colorimétrie est parfaitement maîtrisée avec un Delta E mesuré à 0,9, bien en dessous du seuil de 3 où les dérives deviennent perceptibles. La température des couleurs (6284 K) est légèrement basse par rapport à la norme vidéo de 6500 K, ce qui donne une légère teinte chaude et tirant légèrement vers le rouge orangé aux couleurs affichées.
La luminosité maximale mesurée à 439 cd/m² est un peu faible pour un appareil destiné à une utilisation mobile. De plus, la réflectance de la dalle, mesurée à 53 %, est particulièrement élevée.
Audio
Les deux haut-parleurs positionnés dans chaque coin supérieur offrent une qualité sonore convaincante. Le volume et la stéréophonie sont amplement satisfaisants pour profiter pleinement d'un film ou d'une série sans nécessiter l'utilisation d'un casque.
La sortie casque bénéficie également d'un traitement similaire : nos mesures se situent globalement dans la moyenne du marché actuel. Le niveau de sortie est légèrement inférieur, mais cela ne pose problème que pour les casques à très haute impédance.
Mobilité / Autonomie
Le Microsoft Surface Pro 8 mesure 28,7 x 20,8 x 1 cm. Avec son clavier, l'épaisseur atteint 1,8 cm au niveau du logement du stylet. La tablette pèse 896 g (+100 g par rapport à la génération précédente), tandis que le clavier ajoute 280 g, le stylet 13 g et le chargeur 290 g, pour un poids total de 1,19 kg sans le chargeur. Ce format est plus compact qu'un ultrabook de 13 pouces. De plus, le Surface Pro 8 peut être utilisé parfaitement sans son clavier.
L'autonomie du Surface Pro 8 est de 7 h 15 min selon notre protocole, qui consiste à lire une série sur Netflix via Chrome avec une luminosité de 200 cd/m². Ce résultat est inférieur à nos attentes, comparé à 1 h 15 min de moins que la version précédente dans les mêmes conditions.
L'activation du mode 120 Hz réduit logiquement l'autonomie à 5 h 40 min. Le choix d'une dalle à 120 Hz par Microsoft est curieux, d'autant que le changement dynamique de fréquence (DRR) annoncé avec Windows 11 n'est pas encore disponible.
