Une conception audacieuse orientée vers les vidéastes
Sur le Sony ZV-1, on retrouve à gauche du capot supérieur la griffe porte-accessoire traditionnelle, puis en progressant vers la droite, un micro plus imposant que d'habitude au-dessus de l'objectif, suivi des boutons On/Off et Mode. Ce dernier remplace le traditionnel barillet, et bien qu'il contribue à la compacité, son utilisation manque de réactivité, et sa proximité avec le bouton de mise sous tension peut conduire à des erreurs de manipulation dommageables (dans des situations urgentes, j'ai plusieurs fois éteint l'appareil par erreur, ratant ainsi mes prises de vue). Le déclencheur photo entouré du sélecteur de zoom est placé plus à l'avant, avec à sa droite les touches du mode bokeh switch (également personnalisables) et le déclencheur d'enregistrement vidéo. Son déplacement à cet endroit s'avère plus pratique que sur la face arrière.
Sur cette dernière, on trouve classiquement l'écran, monté sur une rotule qui permet de l'orienter dans différentes positions, ce choix marque l'orientation vidéo du ZV-1, qui peut également être très utile en photo.
À droite, on trouve les touches "Fn" (permettant un accès rapide aux réglages principaux), "Menu" et une roue crantée pour modifier les paramètres, naviguer dans les menus et accéder à plusieurs fonctions. Les touches "lecture" et le second bouton personnalisable (C2)/suppression des images sont positionnés dessous.
Les choix optiques reflètent un niveau élevé d'exigence, reprenant ceux du RX100 V avec un objectif de zoom x3, équivalent à un 24-70 mm en 24x36, mais très lumineux (f/1,8-2,8), favorisant la sensibilité globale et permettant des images avec des arrière-plans flous.
Un filtre ND est disponible pour réduire la lumière traversant l'objectif, favorisant le flou de l'arrière-plan même en cas de forte luminosité. Cela peut sembler anecdotique, mais c'est très utile lorsque la scène est trop lumineuse.
Le son n'est pas en reste, avec un micro stéréo interne conçu pour favoriser le son provenant de la zone face à l'objectif, ce qui fonctionne bien, bien qu'il conserve une certaine ambiance en extérieur qui peut ne pas convenir à tous les usages. Sony fournit également une bonnette pour protéger efficacement contre le vent, une première sur un compact expert.
Enfin, une fonction supplémentaire de réduction du bruit du vent complète efficacement l'ensemble.
Du point de vue de la connectivité, les utilisateurs disposent d'une griffe porte-accessoire compatible avec les technologies avancées de Sony (pour les flashes et les micros notamment), d'une entrée mini-jack (3,5 mm) stéréo, d'une prise micro-USB 2.0 et d'une sortie micro-HDMI. Le seul véritable manque est une sortie mini-jack pour brancher un casque et contrôler l'audio sur un boîtier orienté vidéo.
Une autonomie problématique
Cependant, il y a un revers à la médaille : l'orientation vidéo du ZV-1 a entraîné l'absence de viseur et de flash intégré, deux éléments très pratiques en photographie. Plus problématique encore : comme sur la gamme RX100 dont le ZV-1 reprend la batterie, l'autonomie de la batterie est limitée. Annoncée pour 260 photos (norme CIPA) et 130 minutes de vidéo, elle a en pratique duré environ deux heures lors de ce test, combinant photo et vidéo. Pour un boîtier axé sur la vidéo, traditionnellement plus énergivore que la photo, son autonomie est donc très limitée.
C'est d'autant plus regrettable que, cédant à certains de ses vieux démons en matière de politique commerciale, Sony a choisi de ne pas inclure de chargeur externe, mais seulement un câble au format micro-USB. Les vidéastes dont l'utilisation dépasse les courtes interventions destinées aux réseaux sociaux devront donc acheter un chargeur externe en plus de batteries supplémentaires.
Un pilotage astucieux adapté aux amateurs comme aux experts
Les fonctionnalités tactiles de l'écran étant limitées (comme sur d'autres modèles du fabricant), le contrôle du ZV-1 est principalement assuré par les touches décrites précédemment. En pratique, cela se révèle efficace, et les amateurs pourront se contenter des modes de prise de vue automatiques dits "intelligents", qui donnent de bons résultats. Les non-spécialistes désirant tout de même une bonne qualité d'image ne sont donc pas négligés, comme en témoigne également la présence de la touche "Fn" (permettant d'accéder rapidement aux principaux réglages) ou la fonction "bokeh switch", permettant de renforcer facilement le flou d'arrière-plan.
Les utilisateurs plus expérimentés apprécieront la possibilité de personnaliser le pilotage de l'appareil à l'aide de plusieurs des boutons (5 au total), ce qui montre que le ZV-1 n'est pas uniquement destiné aux amateurs. Cependant, il convient de noter que pour une utilisation véritablement experte, en photo comme en vidéo, une seconde molette de réglage permettant d'ajuster l'ouverture pendant que la roue crantée contrôle la vitesse d'obturation (ou vice versa) aurait été appréciée.
De même, les menus sont assez complexes, et bien que les vidéastes expérimentés puissent y trouver leur compte, les débutants risquent de s'y perdre. La possibilité de configurer un menu personnalisé regroupant uniquement les fonctions pertinentes pour chaque utilisateur est donc la bienvenue et simplifie la navigation, à condition de prendre un peu de temps pour choisir les options que chacun souhaite avoir rapidement à sa disposition.
Une solide qualité d’image en photo comme en vidéo
Le ZV-1 propose le même ensemble capteur Exmor RS de 1 pouce de 20 Mpx associé au processeur Bionz-X de dernière génération que les RX100 les plus récents. Sans surprise, la qualité d'image est donc au rendez-vous. Le rendu des images est à la fois équilibré et flatteur, et c'est en mode automatique "intelligent" que j'ai principalement opéré pour vérifier si la promesse de disposer d'une qualité d'image supérieure pour les non-spécialistes était tenue. Globalement, le contrat est donc rempli de ce point de vue.
En effet, tirant profit de l'expérience acquise à travers les multiples générations de RX100, l'appareil offre une belle montée en sensibilité pour un compact. En raison de l'orientation vidéo du boîtier et des performances bien connues du capteur de Sony, je présente ici les détails à 100 % des fichiers JPEG en qualité maximale, directement issus de l'appareil, sans aucune intervention de ma part autre qu'un recadrage sur la zone test.
Les automatismes remplissent également correctement leur fonction, avec notamment un traitement des couleurs flatteur, relativement équilibré, et une performance globale satisfaisante, même dans des conditions non idéales (comme en contre-jour). L'appareil détecte efficacement les différentes situations pour s'adapter et indique à l'utilisateur dans quel mode il opère.
Grâce à la luminosité importante de l'objectif, à la présence d'un filtre ND et à la taille relativement grande du capteur (1 pouce), le mode Bokeh switch permet de sélectionner automatiquement les réglages nécessaires pour réduire la profondeur de champ (et donc la netteté de l'arrière-plan). Le terme "bokeh" désigne les arrière-plans flous souvent associés dans l'imaginaire aux images "professionnelles". C'est cet effet que l'on retrouve souvent, de manière logicielle et non optique, avec le mode portrait des appareils photo de smartphones. À l'usage, cette fonction, disponible en photo comme en vidéo, qui pourrait sembler être un simple gadget, est assez efficace et très facile à utiliser : il suffit d'appuyer sur le bouton dédié pour l'activer, le boîtier se charge du reste (ouverture du diaphragme et activation du filtre ND si nécessaire).
