Insta360 One R

Avec son module 4K installé, la ONE R d’Insta360 ressemble à une caméra d’action plutôt ordinaire. Sa particularité réside dans sa capacité à se transformer : la ONE R est un assemblage de trois blocs (le cœur de la caméra, la batterie et le module optique ; lui-même décliné en trois versions).

Le module standard, équipé d’un capteur 1/2,3″ de 12 mégapixels et d’une optique 16 mm (en équivalent 24x36), peut ainsi être remplacé par un module capturant des séquences en 360° ou par un module doté d’un capteur de 1 pouce de 19 Mpx développé en partenariat avec Leica.

Prise en main

La ONE R est une action-cam qui se distingue de ses pairs. La batterie rouge vif permet de l'identifier facilement. On comprend rapidement qu'il s'agit d'un système modulaire et on est tenté de la démonter.

Ce côté "meccano" rend la ONE R, même avec le seul module classique, un peu plus volumineuse qu’une GoPro Hero 8 Black ou une DJI Osmo Action. Néanmoins, elle reste relativement compacte avec ses 121 g.

Ce système modulaire présente quelques inconvénients, dont le principal est le moniteur de contrôle très petit. Il est difficile de voir clairement les cadrages et paramètres sur un écran de 1,5 pouce de diagonale. Bien que les écrans de la GoPro Hero8 Black ou de l'Osmo Action ne soient pas beaucoup plus grands, leur affichage et leur navigation tactile sont bien meilleurs.

Insta360 défend son système en expliquant qu'il est principalement conçu pour être géré via une application mobile (Android ou iOS). Bien que cette application soit assez simple d’utilisation, elle présente des lacunes. À l’image de la caméra, elle manque de réactivité. De plus, les flux vidéo sont compressés, ce qui n’aide pas toujours au retour visuel. La latence peut également être marquée en cas d'utilisation prolongée. Enfin, bien que l’absence d’un mini-moniteur de contrôle à l’avant puisse être regrettée, il est possible de monter le module écran dans le sens souhaité, permettant ainsi de se filmer en mode selfie.

Avec sa conception multibloc, la caméra semble moins résistante qu’une action-cam traditionnelle, mais ce n’est pas le cas. Solidement assemblée, elle résiste bien aux chutes. Montée sur un vélo, notre caméra de test a subi une chute à environ 40 km/h, dont elle est sortie indemne. Même si certaines de ses parties sont mobiles, la ONE R est certifiée IPX8 et donc étanche, sans caisson, jusqu’à 5 m ; il est néanmoins préférable de ne pas l’immerger dans l’eau salée. Insta360 précise que l'étanchéité est vraiment assurée une fois la caméra montée dans sa cage.

On regrette un peu l'absence de pas de vis 1/4" sous la caméra ou un quelconque système d'accroche comme sur la Hero8 Black. Pour accrocher la ONE R, il faut la placer dans sa cage de fixation, heureusement fournie. Pour ceux qui souhaitent se passer de cage, Insta360 commercialise un accessoire qui remplace la batterie et offre une autonomie accrue ainsi qu'un mécanisme de fixation similaire à celui de la GoPro Hero8 Black.

La connectique de l'Insta360 One R 4 Edition est classique : un port USB-C et un slot pour carte microSD. Insta360 annonce environ 70 minutes d'autonomie en enregistrement 4K UHD à 60 i/s avec la batterie de 1190 mAh, ce qui semble cohérent avec nos observations lors des tests.

Qualité d'image

En mode photo, la ONE R offre une option pour capturer des clichés en HDR. Il est possible d’enregistrer les fichiers en JPEG ou en RAW (DNG). On peut opter pour un enregistrement en mode grand-angle, large ou étroit.

Ce capteur de 12 Mpx, accompagné d’une optique équivalente à 16,4 mm en 24x36 et ouvrant à f/2,8, fait un travail tout à fait remarquable. Comparé à la GoPro Hero8 Black, il offre des couleurs plus naturelles et un piqué plus fin. Si dans les deux cas la qualité se dégrade après 400 ISO, la ONE R propose un meilleur rendu global.

Bien que le module 4K Edition soit le mode standard de la ONE R, il reste assez généreux en termes de modes d’enregistrement vidéo. Pour la 4K, on peut compter sur deux définitions : une au format 4/3 jusqu’à 30 i/s, et une au format 16/9 plus classique avec un affichage plus fluide (jusqu'à 60 i/s).

Pour les ralentis, il est possible d’opter pour un tournage en 2,7K jusqu’à 100 i/s ou bien en Full HD à 120 ou 200 i/s. Il est important de noter que par défaut le format vidéo est le format propriétaire d'Insta360 (.INSV). Il est possible de choisir de filmer en .MP4, format plus léger et ne nécessitant pas de conversion en post-production.

En MP4, il faudra compter sur une stabilisation dite “basic”. Elle est assez efficace et tient la comparaison par rapport aux concurrents sur le marché. Insta360 propose aussi une stabilisation propriétaire appelée "Flowstate Stabilization". Elle a la particularité de pouvoir être activée en post-production si le format INSV est utilisé. Nous reviendrons plus en profondeur sur cette fonction prochainement.

En 4K UHD 16/9 et 60 i/s, le recadrage est assez important par rapport au mode 4/3. Le mode très ralenti en 1080p et en 200 i/s n’est pas des plus flatteur en termes de rendu mais reste efficace. L’image est assez nettement détériorée et il ne faut pas en abuser.

L’enregistrement audio n’est pas forcément exceptionnel, malgré la présence de deux modes de réduction des bruits parasites. Cependant, il est possible de connecter des AirPods (et uniquement ce modèle) à la ONE R, pour bénéficier alors d’un meilleur enregistrement sonore. Cela devrait être particulièrement apprécié des amateurs de vlogs.

Enfin, pour les meilleurs monteurs, l’Insta360 ONE R permet de capturer des séquences HDR ou en Log.