La gamme Hero Black a renouvelé son design il y a trois ans, et la Hero11 Black ne déroge pas à cette tradition.
Les véritables nouveautés se trouvent à l’intérieur de l’appareil, particulièrement au niveau du capteur, élément essentiel d’une action-cam. Exit le capteur de 23 Mpx au format 4:3 de la Hero10 Black ; la Hero 11 adopte un capteur de 27 Mpx au ratio 8:7 peu conventionnel. Le maintien de l’horizon a été encore amélioré, permettant une correction des mouvements à 360° ! De plus, l’angle de champ a été élargi pour atteindre un maximum de 12 mm, en référence au format 24x36.
Par ailleurs, GoPro a repensé une grande partie de l’écosystème autour de sa caméra pour une intégration plus poussée avec son application Quik et la gestion des sauvegardes en cloud.
Sur le marché des action-cams ultra performantes, les concurrentes de la Hero 11 Black sont peu nombreuses. Outre sa prédécesseure, la Hero10 Black, on peut mentionner la DJI Osmo Action 3, lancée en même temps que la Hero11. Toujours chez les constructeurs chinois, on retrouve l’insta360 One RS ainsi que la plus modeste Akaso Brave 8.
Prise en main
Placées côte à côte, il est impossible de distinguer physiquement une GoPro Hero11 Black d'une Hero10 Black. Les châssis sont rigoureusement identiques. Pourtant, lors du passage de la Hero9 à la Hero10, la couleur du flocage "GoPro" sur la face avant permettait de les différencier ; ce n'est plus le cas avec le modèle le plus récent.
La seule distinction réside dans le numéro de l'appareil, gravé sur son flanc gauche. Le boîtier conserve donc ses dimensions de 72 x 51 x 33 mm pour un poids de 153 g, soit... 1 g de moins que la Hero10. À l'arrière, on trouve un écran tactile de 2,27 pouces de diagonale et un écran de retour à l'avant. Deux boutons (pour l'alimentation et l'enregistrement) permettent de piloter la caméra.
La caméra peut toujours être immergée sans protection jusqu'à 10 m avec les fixations intégrées — une caractéristique valable depuis la Hero8. La gestion de la charge et du transfert se fait toujours via la prise USB-C et le support de stockage privilégié reste la carte microSD. La batterie fournie avec la caméra a quelque peu évolué, puisqu'il s'agit de l'accumulateur dit "Enduro", reconnaissable par son flocage blanc (et non plus bleu).
Cette batterie offre une meilleure autonomie par temps froid, voire très froid, puisqu'elle peut fonctionner à des températures allant jusqu'à -20 °C. Cette amélioration est également valable sous des températures plus clémentes.
Nous avons pu filmer pendant 45 minutes avant que la caméra ne s'éteigne pour surchauffe (sous une température de 23 °C, en 4K 30 i/s) ; il lui restait alors 50 % de batterie. Après quelques instants de refroidissement, nous avons pu vider entièrement la batterie en environ 45 minutes supplémentaires, soit un total de 1 h 28 min. Un joli score, à condition de pouvoir gérer la chauffe.
Aux définitions les plus élevées, l'autonomie diminue mécaniquement, mais c'est surtout la surchauffe qui se fait ressentir encore plus. Montée sur une planche de surf ou sur un drone, l'effet ne sera guère gênant. Mais caméra tenue à la main, cela peut s'avérer fort désagréable. La question de la chauffe, et donc de l'autonomie, dépendra donc des conditions d'utilisation.
Qualité d'image
Alors que la dernière évolution du capteur remontait à 2020 avec la Hero9 Black, la GoPro Hero11 Black bouleverse un peu plus la donne avec un capteur non seulement plus défini (27 Mpx contre 23 Mpx), mais aussi un nouveau ratio de 8:7 inédit sur le marché.
En filmant avec la totalité du capteur de 1/1,9", on peut ainsi récupérer plus de données. Selon GoPro, cela permet de recadrer les séquences sans trop de pertes afin de les adapter à une diffusion sur smartphone. La définition maximale reste la même : 5,3K jusqu'à 60 i/s.
En plus de ce nouveau ratio, la Hero11 inaugure une "nouvelle longueur focale" avec le mode "Hyperview". Il correspond à un objectif 12 mm en référence au format 24x36. Cela autorise une capture encore plus large, mais au prix de distorsions notables. Il faudra utiliser cet angle de champ pour des scènes spécifiques, après quelques essais préliminaires ; on évitera particulièrement les portraits, cette focale n'étant pas flatteuse pour les sujets.
GoPro n'est pas réputé pour le piqué de ses images et ce nouveau capteur ne changera pas la donne. On retrouve une image sensiblement identique à celle de l'an dernier, peu flatteuse si l'on recadre trop.
Même si GoPro annonce que la Hero11 peut capturer des séquences en 10 bits — contre 8 bits sur les anciens modèles —, cela ne ravira que certains amateurs d'étalonnage, sans que l'on perçoive un réel gain au quotidien.
Le mode photo par défaut offre des clichés assez lissés. Le traitement appliqué par GoPro est marqué, à la manière de ce que l'on retrouve sur les smartphones. Cependant, en essayant de shooter en raw, le résultat est plus probant. Certes, le bruit sera plus marqué à hauts ISO, mais pour des photos de meilleure qualité. Par contre, on perd l'automatisation du jpeg.
La véritable force de la Hero11 réside dans sa multitude de cadrages grâce à son nouveau capteur, et bien sûr, sa stabilisation infaillible. En effet, la stabilisation maison (HyperSmooth) passe la cinquième pour toujours plus de stabilité. Il existe d'ailleurs maintenant un mode "auto" qui laisse à la caméra la latitude d'ajuster l'intensité de la stabilisation après l'enregistrement, en fonction des types de mouvements détectés. Ce mode s'ajoute aux précédents "activé" et "boost", ce dernier générant un recadrage important de l'image.
